Avant

J'arrive enfin devant le bar. Après notre dispute, j'ai un peu réfléchis, mais je n'ai pas vraiment pris de décision. En fait, je ne sais pas comment l'aborder. Pourtant, je dois bien lui rendre son sac. Je serre ce dernier contre ma poitrine. Il est imprégné de l'odeur de Neal. Je soupire. Je reste donc là, devant le bâtiment qui me surplombe de toute sa hauteur. Je ne sais pas combien de temps je reste là à poireauter, mais je risque tout de même un coup d’œil par la fenêtre. Il est assis au bar, un verre de bière à la main.
Et si j'entrais, lui balançais son sac en pleine gueule, et repartais tout aussi vite ? J'éclatais de rire à cette pensée.
Non, je suis une grande fille mature. Je pris donc mon courage à deux mains, et pousse la porte. Un nuage de fumée m'entoure, et je me dirige vers le bar, droit sur Neal. Puis, une fois derrière lui, je balance son sac sur le bar, le faisant sursauter. J'eus un grand sourire en le regardant dans les yeux. Et je fis demi-tour, tout en espérant qu'il me suivrait. Même si je ne compte pas trop là-dessus.

J'entre voulant me souler.
- Un jack's.
Je soupire, me sentant seul. Je m'assoie au bar et sirotte mon verre, pensant boire en crescendo. Soudain, la porte s'ouvre, le silence se fait. Je ne me retourne pas, pensant que s'est Simon. Mon sac apparait brutalement sous mes yeux, je sursaute, manquant de renvercez mon verre. Lena. Elle s'en va sans un mot.
- Lena.

- Lena.
Doucement, lentement, je me retourne. Je plonge mon regard dans le sien, et prend une pose arrogante. Celle du style "tu me soule". Puis un sourire sadique se dessine sur mes lèvres.
- Oui, mon chéri ? roucoulais-je.
Je fis papilloner mes paupières, adoptant la tenue complète de la grosse allumeuse. J'aime bien le provoquer. C'est tellement jouissif. Bon, il n'y a pas que ça de jouissif chez lui, mais ne dévions pas de sujet.
Je n'attendis pas qu'il me réponde, et passais la porte. L'air frais me fit du bien, après la chaleur écrasante du bar. Il va sortir. J'en suis sure.

- Oui chéri ?
Je grogne, elle prend une pose femme fatale, puis, après un moment, s'en va. Je gronde en levant les yeux au ciel, je fini mon verre, attrape mon sac et la rejoins.
- Léna !
J'attrape sa main, la blessée sans trop le faire exprès. Je l'attire vers moi et je pose mes lèvres sur les siennes. Je l'embrasse avec tristesse, regret mais aussi avec amour, enfin, si on cherche bien. L'une de mes mains tient l'une des siennes, plus la blessée, pour ne pas qu'elle me tarte une nouvelle fois (je pense qu'elle ne prendra pas le risque de me claquer avec sa main douloureuse), l'autre se situe sur sa nuque, l’empêchant de reculer. J'ai encore le goût du sang dans ma bouche, un hématome commence à se former sur la joue, partant de l'os de ma mâchoire, s'est sur, elle ne m'a pas raté.

Je pensais qu'il allait tarder à arriver. Que j'aurais le temps de m'en griller une, et d'observer les étoiles. Et pourquoi pas me geler les miches dehors.
- Léna !
Et il colle sa bouche à la mienne. Il pose sa main derrière ma nuque, et serre ma main intacte. Je pousse un soupir de soulagement. Je l'attendais ce bisou ! En revanche, ce que j'attendais moins, c'était le gout de sang qu'il y a dans sa bouche. Beurk ! Je le repousse vivement. Puis, pour combler le blanc soudain, je demande :
-Tu m'aimes ?

Elle me repousse, Léna-Chérie ne doit pas aimer mon parfum buccale sanglant, c'est pas comme si s’était sa faute... Elle me pose THE question, me prenant à court :
-Tu m'aimes ?
Je sourie, cachant tel un acteur mes sentiments. Je dois quand même l'aimer, un peu, au fond de moi...
- Bien sur, même si parfois tu me tapes un peu -beaucoup- sur les nerfs, je réponds avec un large sourire, un sourire qui pourrait concurrencer avec celui de Simon, lorsqu'il fait une connerie.
La pensée de la guerre revient dans mon esprit, je perd le sourire et se fouille dans ma vieille veste en vieux cuir, à la recherche de mon paquet de cigarette. Je passe quelques minutes à sortir paquet sur paquet, tous vides. Ah ! enfin un plein. J'en sors une plus j'en propose à Léna, elle en prend une. Je le range, allume sa cigarette avec mon zippo, en parfait gentleman que je suis, puis j'allume la mienne, dans un silence parfait.

Il me sourit.
- Bien sur, même si parfois tu me tapes un peu -beaucoup- sur les nerfs
Je deviens songeuse. Hum. C'est pas vraiment la réponse que j'espérais.
Neal se mit à fouiller dans sa veste. Je lui lance un regard interrogateur, qu'il ne remarque pas. Puis il sort un paquet de cigarette, et m'en offre une, avant d'en prendre pour lui. Il me l'allume, avant de faire de même avec la sienne.
-Merci murmurais-je.
Mais je n'arrive pas à enlever sa réponse de mes pensées. Elle résonne, comme un écho. Puis je lance :
- C'est louche. En général, quand les mecs répondent comme ça, c'est louche. Tu me trompes, hein ? Mais oui, c'est ça. Comment n'ai-je pas remarqué plus tôt ? Tous les mecs, vous êtes pareil.
Et je secoue la tête, soulignant mes pensées.

Léna devient songeuse, soudain, elle me demande :
- C'est louche. En général, quand les mecs répondent comme ça,
c'est louche. Tu me trompes, hein ? Mais oui, c'est ça. Comment n'ai-je
pas remarqué plus tôt ? Tous les mecs, vous êtes pareil.
Je manque de m'étouffer avec ma fumée. J'ai pourtant été discret... ralalalalala... Je me redresse.
- Léna, je suis un mec et ça faisait combien de temps qu'on ne s'était pas vu ? Trois, quatre mois ? En plus, t'es chiante au lit, tu veux toujours être au dessus.
Je fais une petite moue boudeuse à cette pensée, tirant une bouffée de mon bâtonnet de poison.

- Léna, je suis un mec et ça faisait combien de temps qu'on ne s'était pas vu ? Trois, quatre mois ? En plus, t'es chiante au lit, tu veux toujours être au dessus.
Mes yeux se remplissent de larmes. Putain, je vais pleurer, je le sens. Je ferme les yeux. Il est gonflé, le salaud ! J'aurais dû lui balancer le couteau quand j'en avais l'occasion... Une larme coule sur ma joue, et y roule jusqu'à arriver à mon menton, où je l'essuie rageusement.
- Espèce de salaud murmurais-je.
Je recule de quelques pas, et lui lance un regard aussi dégouté que je le peux avec mes yeux embrumés.
- Je suis chiante ? Je veux toujours êtres au-dessus ? Mais mon pauvre, c'est parce que je suis une dominante ! C'est sur que ça n'arrive pas à tout le monde ! lui lançais-je méchamment.

Oh, non, je ne voulais pas la faire pleurer... J'avance sa main vers sa joue et frotte sa peau douce du pouce. Elle s'exclame, méchament, voulant sans doute me blesser, mais depuis longtemps les insultes ne me blessent plus :
- Je suis chiante ? Je veux toujours êtres au-dessus ? Mais mon
pauvre, c'est parce que je suis une dominante ! C'est sur que ça
n'arrive pas à tout le monde !
- Léna, ne pleure pas.. j'ai parlé avant de pensé, pardonne moi, Léna...
C'est marrent, on ne peut pas se blairer, pourtant, on s'aime. C'est con l'amour, franchement.

Il pose sa main sur ma joue, et essuie mes larmes. Il ose !
- Léna, ne pleure pas.. j'ai parlé avant de pensé, pardonne moi, Léna...
Je repousse sa main avec rage. Puis je referme les yeux, et serre les paupières. Des larmes coulent encore sur mes joues, mais je ne fais rien pour les essuyer, et Neal non plus. Tant mieux. Il tient à sa vie.
- Pourquoi tu me blesses comme ça ? dis-je doucement. Pourquoi tu me fais tellement de mal ? Putain, tu sais pas à quel point j'ai envie de t'étriper, mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Car tu as raison. Je ne suis pas assez présente pour toi. On récolte ce qu'on sème hein ?
Je secoue la tête, les yeux toujours fermés. Je continue, le ton toujours morne, et lent.
- Bordel, je ne sais même pas quoi foutre. Je t'aime tellement Neal... Tellement. Et je n'aime pas ça. Je n'aime pas ne pas être maitresse de mes sentiments. Je n'aime pas dépendre de quelqu'un.
Puis je m'approche de lui, et le serre dans mes bras. Je pose ma tête sur son épaule, et mes larmes mouillent son t-shirt.

Léna fait un grosse et grande triade, s'excusant, sans doute, j'ai pas tout écouter. Elle se presse contre moi, elle va saloper ma chemise avec ses larmes, déjà qu'elle est tacher de sang par sa faute... Je lui tapote l'épaule, maladroitement, les câlins s'est vraiment pas mon truc. Je l'embrasse sur le haut de la tête.
- Chuuut, arrête de pleurer, chuuut...
Hm, même Dark Vador doit être plus réconfortant que moi...

Neal essaye de me réconforter tant bien que mal. Il a presque l'air désolé. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Je n'en ai pas le courage. Ni la force. Je déteste les sentiments. Ceux que j'éprouve pour lui. C'est un peu comme un cercle vicieux. Qu'est-ce que je suis encore capable de lui pardonner ?
- Chuuut, arrête de pleurer, chuuut...
Comme par hasard, mes larmes coulent encore plus. Je le serre un peu plus fort. Et si je le dérange ? Je crois que sa chemise est trempée maintenant. Tant pis, il m'a fait souffrir, c'est tout ce qu'il peut faire pour moi maintenant.
Je me recule un peu, et le regarde dans les yeux. Puis je pose mes mains sur ses joues, souris légèrement.
- Pourquoi, Neal, pourquoi ?

Ses larmes arrêtent de couler, I'm ze Best. Elle recule et pose ses mains, froides, sur mes joues, chaudes. Par réflexe, je les gonfle comme un gamin.
- Pourquoi, Neal, pourquoi ?
Ouha, the question qui tue. Je dois répondre quoi ? Je souffle mon haleine alcoolisée sur son visage, sachant pertinemment qu'elle a horreur de ça. Je réponds, sagace :
- Pourquoi quoi, Léna, pourquoi quoi ?

- Pourquoi quoi, Léna, pourquoi quoi ?
Il est con ce gars ou quoi ?! Il ne comprend jamais rien à rien. Je repense à mes mains, posées sur ses joues. Comme ça, il me serra facile de le griffer. Je souris légèrement à cette pensée. Un tout petit peu. Un sourire mauvais. Putain, il ne fait jamais attention à ce que je ressens ? Ah, non, il est trop occupé à aller voir les autres nanas du coin, et à se les taper. J'avais oublié.
- Pourquoi tu me fais tant souffrir ! crachais-je.
Je résiste à l'envie de rajouter "abruti". De justesse.

- Oh.
Le con, il y avait quoi dans mes cigarettes... je soupire une nouvelle fois dans son visage.
- Je ne sais pas, surement parce que je suis con, surement parce que j'ai trop vécu. Surement parce que j'aime pas faire la guerre, surement parce que je n'aime pas rester toujours au même endroit. Surement parce que je n'aime pas les ordres, surement parce que tu es la chef.
Je plonge mon regarde dans le sien tout en parlent, lentement, en détachant bien mes mots. Je rajoute :
- Et parce que je suis comme ça.

- Oh.
Ah, il a enfin compris ! Ouf.
- Je ne sais pas, surement parce que je suis con, surement parce que j'ai trop vécu. Surement parce que j'aime pas faire la guerre, surement parce que je n'aime pas rester toujours au même endroit. Surement parce que je n'aime pas les ordres, surement parce que tu es la chef.
Je soupire. C'est de ma faute, si il est comme ça avec moi. Pas de doutes. Je fixe sa chemise, les yeux dans le vague. Je suis vraiment trop conne. Il rajoute :
- Et parce que je suis comme ça.
Si il est comme ça, autant l'accepter. Je lui réponds, dans un ton plein d'espoir :
- Qu'est-ce que je peux faire, alors ?
Puis je mets mes mains derrière sa tête, et attire sa bouche à la mienne. Je pose mes lèvres sur les siennes, et ferme les yeux. Je ne sais pas si je veux écouter sa réponse.

- RIen, je suis com.
Je n'ai pas le temps de fini par phrase, Léna approche son visage du mien et m'embrasse. Je suis surpris, jamais je ne comprendrais le mode de fonctionnement d'un cerveau féminin. Un homme s'est facile, bière, sexe, clope, sport et parfois, je dis bien parfois, amour. Tous les hommes suivent se fonctionnement, c'est donc facile de les comprendre. Mais une femme... maquillage ? solde ? c'est trop dur. Je serre Léna contre moi, doucement, sans rompe le baiser, je crois bien que, si je répond, ma réponse ne va pas lui plaire. Mais qu'est-ce qui lui plait aussi ? Mise à par le maquillage et les soldes ?

- Rien, je suis con.
On s'embrasse.
Un vent frisquet m'ébouriffa les cheveux, et je dus mettre fin à notre baiser pour les remettre en place. Je n'ai pas envie d'avoir l'air un épouvantail ! Je remarque son air énervé. Tant pis. Ca lui chauffera le cerveau.
- Je ne peux m'empêcher de te faire remarquer que c'est vrai.
Je lui souris gentilement. Il est trop chou quand il s'énerve.

Léna rompe le baiser, je grogne et elle fait, m’irritant encore plus :
- Je ne peux m'empêcher de te faire remarquer que c'est vrai.
Et s'est que se fout de ma poire en plus ? Héhé... elle ne sait pas se qui va l'attendre... Je lui saute dessus et...
- BATAILLE DE GUILIS !!
Je suis le plus fort . Je lui fais des chatouilles sur les hanches, remontant innocentement les mains...

J'ai juste le temps de voir Neal avant...
- BATAILLE DE GUILIS !!
Il se met à me chatouiller le ventre, puis à remonter les mains. Comme si j'avais pas remarqué sa tentative ! Il veut me toucher hein ?
Pour essayer d'arrêter les chatouilles, je mets brutalement mes mains sur ses fesses, avant de le serrer contre moi. Et de serrer les mains aussi.
- Garde tes mains baladeuses chez toi, petit obsédé...
Puis je pose ma bouche sur la sienne en ricanant.

Ah, elle a deviné ma subtile tentative de la tripoter.. Elle pose mes mains sur mes p'tites fesses en ricanant :
- Garde tes mains baladeuses chez toi, petit obsédé...
Elle serre ses mains sur mon postérieur, que je contracte par réflexe. Elle m'embrasse, je ne fais pas durée le baiser, je fais :
- Petit obsédé ? Moi ? Noooon.
Je la plaque contre le mur du bar et je glisse mes mains sous son haut avec un sourire de chat.
- Mais maintenant, tu m'as titillée, il ne fallait pas...
Je lui fais une léchouille dans son cou, caressant ses côtes, sa peau si douce... miam, je vais la mange toute crue si elle n'arrête pas de me provoquée.

- Petit obsédé ? Moi ? Noooon.
Je souris, et il me pousse contre le mur, avant de fourrer ses mains sur mon ventre. Il me fait un sourire de pervers.
- Mais maintenant, tu m'as titillée, il ne fallait pas...
Il se met à me lécher le cou, à me toucher un peu partout. Ca faisait longtemps qu'on a plus partagés de moments comme ça, intimes. Je suis heureuse de voir que nous retrouvons notre complicité. Je le serre contre moi pour l'inciter à continuer.
- Putain, Neal... lachais-je.
J'aimerais que le temps s'arrêter. Et qu'on ai une chambre à portée de main. Mais le vent continue à souffler, et sur mon ventre nu. Je lâche :
- J'ai froid.
Mais je sais direct que j'ai foiré l'ambiance. Merde, je ne peux pas me taire ?

Elle lache deux mots, je ne les entend pas, trop occuper à deviner si elle va me baffer ou.. minute. Elle vient de dire quoi là ? "Putain Neal", et pas énervée ? Fiou. A noter sur la guiness des records ! Soudain, elle fait, brisant le moment :
- J'ai froid.
Je me fige, pas très contant. Je retiens un "Léna, tu fais chier" et à la place, je dis "Laisse moi te réchauffer... ". Non, je ne suis pas en manque, je veux juste ma dose, étant donné que je partirais bientôt.