Les souvenirs les plus douloureux sont les souvenirs heureux, tout le monde la sait, moi mieux que personne, et ma longue vie ne change pas la donne, bien au contraire. Je soupire et je m'assoie sur le mini promontoire en pierre, remontant le bas de mon jean et retirant mes chaussures, de belles chaussures en cuir complétement défoncées mais vachement confortable. Ah, si Léna me verrait avec ses pompes.. J'ai un sourire tout tristounet, me revoilà en train de me torturer avec le passé.. un passé heureux qui plus est ! Je souffle, quel crétin je suis, j'étais bien avec eux, même si je n'étais rien, juste le plan cul de Mlle Naeye. Minute... c’était elle mon plan cul, pas moi !
Je ferme les yeux. après plusieurs coups sur la glace, elle se brise, je plonge alors mes pieds dans l'eau glacial. En premier lieu, le froid me fait frissonner, mais mon corps s'habitue vite. N'ai-je pas dormi tout l'hiver dernier dehors, dans la neige, avec juste un plaid tout pourri ?
Je jette un coup d’œil derrière moi, la moto que j'ai empreinte en durée non déterminée, une KTM orange. Je réfléchis où j'ai mis les clefs, à oui, je m'en souviens.
Je me remets à fixer la glace, j'ai bien envie de piquer une tête en dessous de la glace. J'adore cette sensation extrême, même si la dernière fois j'ai failli y rester, le trou c’était refermé.
Le vent me porte une odeur connu, qui en sans doute voulu arriver furtivement derrière moi pour me tuer, je souris et fais :
- Je sais que tu es là.

Je saute dans la neige, et regarde les traces de pas que je laisse derrière moi. Puis je fais des boules, les balances sur les arbres qui sont à ma portée, ou alors, je fais un ange dans la neige. Normalement, je me dirige vers un lac. Normalement. J'ai entendu maman en parler, un jour. Je ne sais pas où c'est exactement, mais j'aime bien chercher. Bon, faut dire que je commence à avoir froid, avec mes collants et mon short, mais c'est pas grave. J'ai pas envie de rentrer, pour que maman m'engueule comme d'habitude.
Au bout de quelques minutes, je commence à apercevoir la surface gelée d'un lac entre les arbres. Bingo. J'y vais en courant. C'est cool ! Je pourrais marcher sur la glace !
C'est là que je vois la moto, orange, au milieu de la neige. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Puis je jette un coup d'oeil au gars immobile, les pieds dans l'eau, à regarder le paysage. Je ne peux m'empêcher de ricaner. Il a l'air bête, comme ça ! Mais, soudain, il dit, et je sursaute :
- Je sais que tu es là.
Bah, ouais, c'est un peu logique, vu le bruit que j'ai fait en arrivant. Je m'approche du gars, et observe la surface du lac. Je saute sur la glace, et me mets à essayer de glisser dessus. Puis je me tourne vers le gars. Je suis face à lui. Il est vachement beau. Il doit appartenir à la Meute du Sang. Je n'ai jamais vu de personnes de la Meute du Sang. C'est sur, maman m'enferme à la maison, tellement elle flippe.
Mais je continue à le regarder, la tête penchée de côté. Puis je dis :
- Tu sais que t'as l'air con comme ça ?

Une gamine saute sur la glace, je souris doucement. Ma gamine. Je le sais, j'en suis persuadé. Je le sens aussi, elle porte l'odeur de Léna. Elle a mes yeux Elle est vetue d'une doudoune rose, une short et de collants assorties de bottes d'hiver. En la voyant, une joie inqualifiable me fait sourire, réchauffe mon coeur. En moi, Klaus observe l'enfant, il lui trouve un air mignon qui lui plait. Là, je suis choqué. C'est sans doute les retrouvailles avec son frère qui le met d'aussi bonne humeur, qui le rends plus humain. La fillette s'arrête devant moi et penche la tête sur le côté en lâchant :
- Tu sais que t'as l'air con comme ça ?
J'éclate de rire, je crois qu'elle a aussi hérité de mon caractère de merde.
- Tu es la fille de Léna ? TU t'appelles comment ?

Le gars éclate de rire. Il me dit :
- Tu es la fille de Léna ? Tu t'appelles comment ?
Comment il sait que je suis sa fille ? Ce gars me fait peur. Ca y est, je vais me faire enlever, par un gars en moto orange, qui trempe ces pieds dans un lac gelé. C'est un truc digne d'une des histoires d'horreur que maman me raconte quand elle veut "me sensibiliser à la bêtise humaine". Pff. Je soupire, puis lui répond, en me méfiant quand même.
- Ouais, j'suis sa fille. Malheureusement. Elle est chiante quand elle veut. Elle me soule. C'est pour ça que je suis là. Moi c'est Elise ! Et toi ?

J'ai l'air de lui faire peur, je fronce les sourcils. J'ai pas l'air d'un pédophile quand même... Elle me répond tout de même, méfiante :
- Ouais, j'suis sa fille. Malheureusement. Elle est chiante quand
elle veut. Elle me soule. C'est pour ça que je suis là. Moi c'est Elise !
Et toi ?
Un sourire amusé nait sur mes lèvres.
- Tu sais, une mère c'est fait pour emmerder ses gosses, c'est pour ça qu'on les aimes. Neal. Je m'appelle Neal. Et si Léna parle d'un connard, Débile, crétin, etc... c'est moi.

Il sourit.
- Tu sais, une mère c'est fait pour emmerder ses gosses, c'est pour ça qu'on les aimes. Neal. Je m'appelle Neal. Et si Léna parle d'un connard, Débile, crétin, etc... c'est moi.
Oh. J'ai déjà entendu ma mère traiter quelqu'un de ces noms là. Au début, ça me choquait, mais ensuite, je m'y suis habituée. Il faut dire que maman dit beaucoup de conneries quand elle est bourrée. Donc à force, on n'y prête plus attention. Mais elle insulte régulièrement un gars, en disant qu'il lui a foutu sa vie en l'air, l'a abandonnée, brisée : mon père.
Je fais les gros yeux.
- C'est toi mon papa ? dis-je. Super, mon père est un malade qui se balade en moto orange, et qui laisse ses pieds geler dans un lac glacé. Quand je vais raconter ça à Nam' !
Je vois déjà la tête que fera ma soeur lorsque je vais lui annoncer. Elle va exploser de rire, j'en suis sure. Et maman. Nan, elle, elle va chialer.
- Nami, ça va, elle va être contente : j'ai enfin trouvé notre père dis-je dans un grand sourire. Mais maman, elle, elle va encore s'enfermer et se bourrer la gueule. C'est une vraie pétasse quand elle est soule. Elle n'arrête pas de dire des conneries, et de pleurer pour un rien. Pff, quelle chochotte !
Je donne un coup de pied dans la glace.

C'est toi mon papa ? me fait-elle avec de grands yeux. Super, mon père est un malade qui se balade en moto orange, et qui laisse ses pieds geler dans un lac glacé. Quand je vais raconter ça à Nam' !
Je jette un coup d'oeil à ma moto, bah elle est bien je trouve... Nam' ? C'est sans doute l'autre jumelle. J'essaye de la visualiser dans ma tête, les jumeaux, ça se ressemble non ? Elle continu, dans un grand sourire (ses yeux ont retrouvés leur taille normal) :
- Nami, ça va, elle va être contente : j'ai enfin trouvé notre père. Mais maman, elle, elle va encore s'enfermer et se bourrer la gueule. C'est une vraie pétasse quand elle est soule. Elle n'arrête pas de dire des conneries, et de pleurer pour un rien. Pff, quelle chochotte !
Merde. Depuis quand Léna est une chochotte chialeuse ? C'est un bonhomme, pas une femmelette ! J'espère qu'elle n'est plus dependante aux diverses drogues qu'elle prenait, c'est pas bien pour les filles. A la dernière parole d'Elise, une colère sans nom m'emplit, je me redresse.
- Je t'interdis de faire pleurer ta mère compris ? Je t'interdis !
Et dire que tout cela est de ta faute Klaus, si tu ne t'étais pas emparé de mon corps, je serais sans doute parti bouder dans mon coin et je serais revenu. Oui, revenu pour l'amour que je porte pour Léna, pour les filles, mes filles. Bien sur, mon Autre ne répond pas, mais une tristesse étrange l'envahit. Je dis ça, alors que je n'ai fais que haïr les miens, de parents. Je la regarder sauter sur la glace.
- Je ne te conseille pas, elle pourrait se rompre.

- Je t'interdis de faire pleurer ta mère compris ? Je t'interdis !
Je m'arrête de sautiller sur le lac gelé. Il vient de m'accuser de faire pleurer maman, là ? Il est con ou quoi ? J'ai envie de lui foutre des claques. Je donne un gros coup dans la glace, signe de ma fureur. Mais mon papa me dit :
- Je ne te conseille pas, elle pourrait se rompre.
J'arrête, et le regarde dans les yeux, une étincelle de colère dans l'oeil. Enfin, je pense. Maman me dit souvent que j'ai le regard expressif. Après, j'en sais rien moi. Je lui dis, calmement, enfin, le plus possible :
- Tu crois que c'est de ma faute, si elle chiale tout le temps ? Tu m'interdis de la faire pleurer, mais avant de donner des ordres de ce style, essaye de faire mieux ! Car c'est toi qui réussi à la faire pleurer le plus, je te signale. Et puis, qu'est-ce que ça te fait, si je tombe dans l'eau et que je meure ? Tu t'en fiche de moi, tu n'as jamais voulu me connaitre, ni me voir. A la place tu t'es cassé dans la Meute de la Lune dis-je, en crachant les derniers mots.
J'observe sa réaction, immobile. J'avoue que je n'ai pas envie de tomber dans la glace.

Elle me fait avec fureur, après s'etres arrêté de sauter :
- Tu crois que c'est de ma faute, si elle chiale tout le temps ?Tu m'interdis de la faire pleurer, mais avant de donner des ordres de ce style, essaye de faire mieux ! Car c'est toi qui réussi à la faire pleurer le plus, je te signale. Et puis, qu'est-ce que ça te fait, si je tombe dans l'eau et que je meure ? Tu t'en fiche de moi, tu n'as jamais voulu me connaitre, ni me voir. A la place tu t'es cassé dans la Meute de Sang !
Je ferme les yeux, encaissant. La vérité sort de la bouche des enfants n'est ce pas ? Et cette vérité là fait mal, très mal. Je rouvre mes yeux et la regarde avec une tristesse infinie.
- Je le sais tout ça Elise. Tout ça, et j'en suis infiniment désolé. Tu sais pourquoi je ne voulais pas d'enfants ? Tu sais pourquoi j'ai mal réagis en apprenant votre vies ? Parce que je vie plus vieux que la moyenne, j'avais peur de vous voir mourir avant moi. Je ne suis pas venu vous voir parce que j'avais peur de votre réaction, et si vous me rejetiez ? Je ne pourrais pas vivre ainsi. Je ne sais pas que j'ai essayé de vous oublier, mais je ne peux pas. Tu as beau tout tenir de ta mère, tu as tout de même mon sang dans tes veines, même un micro de centilitres, mais tu en as tout de même.
Je me tais. Je ne lui ai rien dit sur la Meute de Sang, étant donner que je ne sais pas comment l'informer que je suis à moitié schizophrène avec un gros méchant loup en moi.
Soudain, la glace craque.

- Je le sais tout ça Elise. Tout ça, et j'en suis infiniment désolé. Tu sais pourquoi je ne voulais pas d'enfants ? Tu sais pourquoi j'ai mal réagis en apprenant votre vies ? Parce que je vie plus vieux que la moyenne, j'avais peur de vous voir mourir avant moi. Je ne suis pas venu vous voir parce que j'avais peur de votre réaction, et si vous me rejetiez ? Je ne pourrais pas vivre ainsi. Je ne sais pas que j'ai essayé de vous oublier, mais je ne peux pas. Tu as beau tout tenir de ta mère, tu as tout de même mon sang dans tes veines, même un micro de centilitres, mais tu en as tout de même.
J'ai envie de lui crier que ça ne change rien. Qu'il ne fait pas partie de ma famille. Que je l'aime pas, car à cause de lui maman fume, boit de l'alcool, et elle pleure tout le temps. C'est sa faute à lui. J'ai envie de le lui dire en hurlant, et en martelant son torse de mes poings. Mais je n'ai pas le temps de bouger : la glace craque, juste sous mes pieds, et je tombe dans l'eau glacée, en lâchant un cri de surprise.
J'essaye de remonter à la surface, mais impossible de respirer, à cause de la glace qui m'empeche de remonter. Zut, je ne vais pas mourir enlevée par un gars en moto orange, mais noyée car je sautais sur un lac glacé. Pff, ça me soule. En plus, je vois rien.
En fait, je ne sens même rien. L'eau est tellement froide, que je ne peux plus bouger,...

- Eliiiiiiiiiiise !
Bien sur, la mâchoire mortelle de la glace se referme son elle. Je saute à pied joint sur la glace, essayant de la briser. Mon trou s'agrandit, je plonge sans réfléchir. Il fait sombre mais je peux voir une doudoune rose sombré vers le font. Mais arrête, tu vas nous tuer, t'es fou ! La ferme, Klaus, ce n'est pas le moment. Ma main engourdit attrape le petit corps de ma fille que je serre contre moi, je remonte à la surface mais je me cogne à un mur de glace. Merde. Je cherche à tatons mon trou, l'air me manque. Un voile noir tombe sur mes yeux. Je puise dans mes dernières forces et oh miracle ! je trouve mon trou. Que Dieu le bénisse. Nous voila à l'air libre. Le vent glacial nous accueille tandis que je nous traine jusqu'à la terre ferme. J'allonge l'enfant dans la neige en murmurant :
- Elise, Elise, reveille toi, aller, Elise bordel...
Je file à la pierre plate et je fouille dans mon sac, heureusement que j'avais emmené un thermos de chocolat chaud. Je reviens en courent vers ma fille et lui fais boire le liquide tiede, esperant la reveillé ainsi. Sa tête et poser sur mes genoux. Des glaçons se froment dans ses cheveux longs.

Tout est noir. Je ne sens rien, n'entend rien. En fait, je crois que je rêve. Je rêve de la nuit. C'est top. Pourquoi je ne ressens rien ? J'ai juste froid, en fait.
Soudain, je sens un liquide brulant me couler dans la bouche. J'ai envie de crier : "Ah ! C'est chaud, putain !". Mais je dois me contenter de le penser, car aucun son ne sort de ma bouche. J'essaye de dire d'arrêter de faire couler ce liquide au gout de chocolat dans ma bouche, mais je n'arrive qu'à m'étouffer. C'est bien ma chance. Je tousse pour essayer de dégager mes bronches, et arriver à respirer.
J'ouvre les yeux. Un peu. J'essaye de voir où je suis à travers mes cils. Je crois que je suis sur les genoux de mon père. Qu'est-ce que je fou là ?

Merde. Putain, je suis trop conne, pourquoi je suis partie au bar ? Bordel ! Bordel ! Elise a disparue ! C'est la panique dans la Meute de la Lune. Je suis désespérément la trace de ma fille, dans la forêt. Elle devient de plus en plus fraiche, donc je me rapproche. J'observe les alentours. La sale gosse s'est amusée à faire des anges dans la neige, et à balancer des boules de neige sur les arbres...
Je vais l'étriper. Elle va se prendre des claques, ça va lui passer l'envie de quitter la maison et de se balader seule dans la forêt, elle va voir. J'arrive près du lac. Il y a une moto orange, garée. Elle est horrible. Je grimace de dégout. Puis je vois Neal, agenouillé. Sur ses genoux, repose le corps frigorifié d'Elise...
- Elise ! Qu'est-ce que tu fous là bordel de merde ! hurlais-je.
Elle se redresse vivement au son de ma voix. Je m'approche comme une furie, et lui fou une claque. Je la prends par le bras, et commence à l'entrainer vers la forêt, sans faire attention à ses pleurs. Puis, je m'arrête, et me retourne, lentement.
- Neal... Qu'est-ce que tu as fait à ma fille ? ... dis-je, la voix pleine de menaces.

Merde, je suis en train de l'étouffer le con ! Je redresse son corps glacé et lui tapote le dos, ouf, elle ne va pas s'étouffer. Soudain, un "Elise ! Qu'est-ce que tu fous là bordel de merde !" nous fait sursauter, l’appelée se relève d'un bond à la voix de sa mère. Je me relève plus lentement, je suis frigorifié. Léna s'empare de l'enfant et la traine derrière elle, malgré les pleures, je suis choqué par tant de violence venant d'elle. Aussi soudainement qu'elle est arrivé, mon ancienne copine s'arrête net et se tourne vers moi :
- Neal... Qu'est-ce que tu as fait à ma fille ?
Ah, elle a enfin vu l'état de notre fille.
- Je l'ai sauvé de la noyade, elle est tombée dans le lac.
Je m'approche d'elles, ignorant les menasses de Léna. Je m'accroupis devant Elise, caressant tendrement sa joue avec un sourire bienveillant.
- Tu habites encore la rue X ? J'emmène Elise en moto, on y sera dix fois plus vite et elle ne mourra pas d’hypothermie ainsi.
Je relève enfin mon regard vers Léna.
- On s'engueulera plus tard veux-tu, Elise est frigorifiée.

Maman m'a frappée ! Vu sa réaction, elle a encore bu de l'alcool. J'en ai vraiment marre. Elle devient méchante, quand elle est saoule. Je la déteste. Elle ne fait rien pour nous. Elle ne pense qu'à elle. Des larmes chaudes coulent sur mes joues. Je tremble de plus en plus, et je claque des dents depuis longtemps. J'aimerais bien encore un peu de chocolat chaud, pour me réchauffer... Mais je préfère me taire : avec maman, faut s'attendre à tout. Et je ne veux pas qu'elle me tape encore.
- Je l'ai sauvé de la noyade, elle est tombée dans le lac.
Je jette un coup d'oeil déséspéré à maman. Oui, elle est énervée.
- Tu habites encore la rue X ? J'emmène Elise en moto, on y sera dix fois plus vite et elle ne mourra pas d’hypothermie ainsi.
Ouais ! Cool, j'ai envie de faire un tour en moto avec papa ! J'en ai jamais fait. J'aimerais tellement essayer... Papa croit bon d'ajouter :
- On s'engueulera plus tard veux-tu, Elise est frigorifiée.
Et moi, je dis, d'une toute petite voix, à travers mes larmes :
- Je veux faire un tour en moto ...
Puis je me baisse, par peur de recevoir une autre claque.

- Je l'ai sauvé de la noyade, elle est tombée dans le lac.
Bien sur, il l'a surement poussée ! Il veut en convaincre qui, au juste ?
- Tu habites encore la rue X ? J'emmène Elise en moto, on y sera dix fois plus vite et elle ne mourra pas d’hypothermie ainsi.
Mon sang ne fait qu'un tour. J'aurais du emmener ma bouteille de vodka, j'en aurais eu besoin. Je suis nulle. Faut que j'en achète, aussi. Ainsi qu'un nouveau pull pour les jumelles. Bah, c'est pas grave ça. Mais je n'ai pas envie que ma fille rentre avant moi. J'ai soif, et elle n'aura pas de traitement de faveur.
Ma fille n'ira jamais avec son père. Mais ce dernier ajoute :
- On s'engueulera plus tard veux-tu, Elise est frigorifiée.
Ouais, et mon cul c'est du poulet. Elise me dit, comme pour m'énerver encore plus :
- Je veux faire un tour en moto ...
Je lui lance un regard mauvais. J'ai envie de la frapper. Ma bouteille de vodka...
- Non, tu n'iras pas avec lui. Tu peux encore tenir le temps qu'on arrive jusqu'à la maison. Dépêche toi, Elise, j'ai soif ! Tu veux vraiment m'énerver aujourd'hui hein ? Déjà qu'à cause de toi j'ai du quitter ma bouteille ! Et toi ! dis-je en lançant un regard menaçant à Neal. Ne discutes pas !

Elise murmure tout bas en baissant la tête, comme si s'est une énorme faute :
- Je veux faire un tour en moto ...
Je souris doucement, tu l'auras ton tour en moto petite. Mais l'adulte engueule l'enfant :
- Non, tu n'iras pas avec lui. Tu peux encore tenir le temps qu'on arrive jusqu'à la maison. Dépêche toi, Elise, j'ai soif ! Tu veux vraiment m'énerver aujourd'hui hein ? Déjà qu'à cause de toi j'ai du quitter ma bouteille ! Et toi ! s'exclame Léna en se tournant vers moi. Ne discutes pas !
Je me raidis au regard qu'elle porte sur Elise, j'ai peur qu'elle reproduise les gestes de mes parents sur elle. Je prend alors l'enfant dans mes bras et me redresse.
- Ce n'était pas une question Léna, Elise vient avec moi et toi, retourne à ta bouteille si tu veux mais je ne te permets pas de la laisser crever de froid.
Je la regarde avec la froide de la glace qui, il y a quelques minutes, nous avaient emprisonné en elle. Je lui tourne le dos, Elise dans mes bras et je me dirige vers ma moto, prenant la thermos laisser dans la neige au passage.
- Tiens, bois, ça te réchauffera un peu, je fais à la petite personne dans mes bras en lui tendant l'objet.
Je la pose juste à côté de la moto orange puis je refouille dans mon sac.

- Ce n'était pas une question Léna, Elise vient avec moi et toi, retourne à ta bouteille si tu veux mais je ne te permets pas de la laisser crever de froid.
Puis il me prend dans ses bras. D'abord, mal à l'aise, je n'ose pas beaucoup bouger. Mais ensuite j'enroule mes bras autour de son cou. Papa se dirige vers la moto, en saisissant le thermos au passage. Il me dit gentiment :
- Tiens, bois, ça te réchauffera un peu.
Puis il me pose par terre.
J'ai juste le temps de voir maman arriver à toute allure, avant de la voir foutre un pain à papa. Un craquement retenti, et je sursaute. Je pars en courant dans la forêt, et je me transforme. Avec un peu de chance, elle ne remarquera pas que je suis partie.

Je regarde Neal embarquer MA fille. Il n'a pas le droit de faire ça. J'essaye de le suivre, mais je titube et m’effondre par terre. Puis je me relève, et marche d'un pas vif vers Neal. Il va voir si il peut m'enlever ma fille de la sorte.
Je m'approche de lui, et lui donne un coup de point dans la mâchoire. Puis j'essaye de l'attaquer à la gorge. Je dois être suicidaire. Car il ne va pas tarder à récidiver. Mais je m'en fiche. Je tape, griffe, tout ce que je trouve. Comme une folle. Mais ça lui apprendra à me prendre Elise. Il n'arrivera pas à s'en occuper. Moi, je suis une femme, je suis habituée. Lui, il est con, arrogant, et il croit tout savoir. Quand est-ce qu'il va comprendre que c'est un bon à rien, et que je suis meilleure que lui ?
- TU NE ME PRENDRAS PAS MA FILLE CONNARD ! hurlais-je.

Un coin de point à la machoire me fait tomber au sol, ça à craquer. J'ai juste le temps de voir une fourrure grise-noire s'échappé, Elise, tandis qu'une furie de saute dessus, me griffant, me cognant. Aller, tue la ! Tue la ! Je grogne et d'un effort surhumain (du faite que je suis glacé), je pousse Léna de moi qui me criait aux oreilles :
- TU NE ME PRENDRAS PAS MA FILLE CONNARD !
Je me relève et la regarde. je lui fais, à la fois calme et bienveillant :
- Je la raccompagnais juste chez elle. Et qu'est-ce qu'il a Léna, je ne te reconnais plus.. ?
Moi je sais : l'alcool. Cette chose pourrait rendre un bizounours super mauvais. Mais qu'est-ce tu fou ?! Tues là ! La ferme Klaus, je ne turais personne.

Je coure, jusqu'à ce que mes poumons me brulent tellement que je dois m'arrêter. Je trouve un arbre, et m'y appuie. Je suis restée autour du lac, je l'ai juste contourné. Je peux encore apercevoir la moto orange de mon papa. J'en ai marre... Pourquoi elle l'a tapé comme ça ? Il n'a rien fait de mal. Je reprends ma forme humaine, et m'adosse contre l'arbre. Des larmes silencieuses coulent doucement sur mes joues. J'ai froid. Ma belle doudoune est trempée, et mon collant laisse passer le froid tellement facilement, que si je n'avais rien mis, j'aurais eu plus chaud. Enfin, j'en suis pas sure... Pourquoi j'ai une maman comme ça ? Je comprends pas. Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Je la raccompagnais juste chez elle. Et qu'est-ce qu'il a Léna, je ne te reconnais plus.. ?
Je le fusille du regard. Le con. Il m'a déjà oubliée. J'ai envie de l'étrangler. Et de cracher sur son cadavre. Je me retourne. Elise a disparue. Elle a du prendre la poudre d'escampette. La sale gosse... Je vais la frapper. Roh, et puis... Non. Elle n'a cas mourir de froid. Je commence à me diriger vers le bar, pour commander un verre. Ça me fera du bien. Je commence à marcher, sentant le regard de Neal sur ma nuque. Il a cas aller se faire foutre. Connard.

[rp fini pour elle]

Léna ne dit rien, elle se contente de me fusiller du regard puis tourne les talons, pour aller sans doute retrouver sa bouteille. Je le fixe jusqu'à qu'elle disparaisse de mon champ de vision. Je retourne vers ma moto, ramassant le thermos au sol, abandonné par ELise dans sa fuite. Je prends un poing de neige que je me colle contre ma joue douloureuse, je vais avoir un bleu. Je réfléchis où à pu bien aller Elise ? Je regarde autour de moi. Elle doit mourir de froid, dans un coin. Je récupère une couverture dans mon sac et je pars à sa recherche, la couverture sur l'épaule et la thermos à la main.
- Elise ? Eliiise ? je l’appelle.
Après quelques minutes de marche et beaucoup d'appels dans le vent, je vois une doudoune rose contre un arbre. Je crainds le pire.
- ELise !
Je me précipite vers elle et pose ma main sur son cou, cherchant son poul, elle ouvre les yeux.
- Ouf, tu es vivante.. tu m'as fait peur bordel...
Je l'enveloppe dans la couverture et ouvre le thermos.
- Tiens, bois.
Je lui sers un verre de le bouchon de ce dernier.

Mes paupières sont à moitié ouvertes. J'observe la neige commencer à tomber. Puis j'entends des appels. Mon prénom. Je tourne la tête dans la direction de la voix, et regarde papa arriver. Il me touche le coup, et j'ouvre les yeux.
- Ouf, tu es vivante.. tu m'as fait peur bordel...
Je hausse un sourcil. Bah oui, qu'est-ce qu'il croit ? Que je vais mourir ? Ah ! Pour si peu !
Il me met une couverture sur le dos, et me donne une tasse de chocolat chaud. Je l'aurais mérité celui là !
- Tiens, bois.
Je prends deux trois gorgées, puis pose la tasse par terre. Et je me jette sur papa, avant de le serrer dans mes bras. Ensuite, je le lache, et lui dis :
- Maman t'as fait mal ?

Elle boit quelques gorgées de chocolat tendis que je l'inspecte du regard si elle n'est pas blessée. Soudain, sans que je devine ses gestes, elle me saute au cou, je fini sur le dos. Elle me serre dans ses petites bras puis la lache. Je me redresse tandis qu'elle me demande :
- Maman t'as fait mal ?
Je grimasse. On doit mentir au enfants lorsqu'on a pas envie de répondre ? Non, le mensonge se retrouve toujours contre toi. Je réponds alors :
- Oui, un peu, mais ne t'inquiète pas.
Je lui souris et lui ressert une tasse bien méritée que je lui tends.